26 Nisan 2010 Pazartesi

Le 24 avril a été commémoré pour la première fois à Istanbul



Info Maison Populaire de Genève
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Pour la première fois, des Turcs ont commémoré les massacres d'Arméniens de 1915-17, lors de plusieurs rassemblements samedi à Istanbul, brisant un tabou dans un pays qui récuse la thèse d'un génocide défendue par les Arméniens.

La manifestation la plus importante a eu lieu Place Taksim, en plein centre ville, où plusieurs centaines de personnes sont restées de longues minutes assises à même le sol, des oeillets rouges et des bougies à la main, avant d'écouter des enregistrements de musique arménienne.

Plusieurs centaines de policiers en civil et en tenue anti-émeutes protégeaient cette manifestation inédite en Turquie, et ont empêché par la force des groupes de contre-manifestants de s'approcher, a constaté l'AFP.

L'appel à ce "recueillement", à l'initiative d'intellectuels tels que l'universitaire Ahmet Insel, invitait "tous ceux qui ressentent cette grande douleur" à se rassembler. Pour ne pas heurter, les organisateurs avaient dans leur texte évoqué la "Grande catastrophe", au lieu d'employer le terme de "génocide".

Plus tôt dans la journée, environ 100 personnes se sont réunies sur la rive asiatique de la ville. A l'appel de l'Organisation des droits de l'homme (IHD) et sous le slogan "Plus jamais ça", elles ont commémoré la rafle de 220 intellectuels arméniens, le 24 avril 1915, point de départ des massacres.

Une première manifestation de quelques dizaines de personnes avait eu lieu le matin dans le centre-ville.

"La Turquie essaie de mettre en place une politique de mémoire, malgré le langage officiel" qui rejette catégoriquement le terme de génocide, a expliqué à l'AFP, Cengiz Aktar, chercheur à l'Université de Bahçesehir (Istanbul).

"Le djinn est sorti de la bouteille", a encore affirmé M. Aktar, pour qui "les tabous brisés ne concernent pas seulement l'Arménie, mais d'autres sujets occultés" comme la question des droits de la minorité kurde.

En 2005, l'écrivain devenu Prix Nobel Orhan Pamuk s'était attiré les foudres de la justice pour avoir déclaré: "un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tués sur ces terres".

Deux ans plus tard, le journaliste arménien Hrant Dink était assassiné à Istanbul. La participation massive des Turcs à ses obsèques avait ouvert la voie à une remise en question de l'histoire officielle.

Samedi à Erevan, des dizaines de milliers d'Arméniens ont défilé, à l'occasion de ce 95ème anniversaire du massacre des Arméniens.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a condamné ces manifestations en Arménie, où, selon les médias turcs, des drapeaux turcs ont été brûlés. (AFP, 24 avr 2010

Plus tôt dans la journée, environ 100 personnes se sont réunies sur la rive asiatique de la ville. A l'appel de l'Organisation des droits de l'homme (IHD) et sous le slogan

Plus jamais ça", elles ont commémoré la rafle de 220 intellectuels arméniens, le 24 avril 1915, point de départ des massacres.

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